Retour de vacances

28 juillet 2008

De retour après deux petites semaines de périples dont je vous parlerais peut-être plus tard. Je suis parti en lissant un petit message sur ce qui convient d'appeler (magnifique formule journalistique...) "l'affaire Siné"...
Hier j'ai pu découvrir les remous provoqués par le départ-licenciement du dessinateur de Charlie Hebdo. Quel bordel ! Et vas-y que je t'insulte d'un bord et vas-y que je te menace de l'autre, ça tire dans à boulets rouges dans tous les sens...
Alors que penser de tout ça ? Franchement c'est pas simple du tout... J'ai relu la chronique incriminée, bon c'est peut-être pas habile mais il ne me semble pas que le lien juif/réussite sociale soit explicite ni implicite. Les railleries de Siné vise la conversion par opportunité pas la religion choisie, du moins c'est ce que je comprends, mais peut-être ai-je déjà succombé aux idées antisémites qui gangrènent une partie de la gauche de la gauche. Car le mal de l'affaire, pour moi, est là. Je suis plutôt enclin à défendre Siné mais quand je vois ce que je vois sur certains sites, j'ai un peu peur des propos tenus. Je rejoins par là les adversaires de Siné qui dénonce la dérive de l'antisionnisme vers l'antisémitisme 'une partie de l'extrême-gauche, notamment chez des partisans de cette liste Euro-palestine (cf. Soral, aujourd'hui au FN). J'ai pu lire des propos franchement dégueulasses de Siné, prononcés dans les années 80 sous le coup de l'alcool dira-t-il plus tard dans un message d'excuse à la LICRA.
A l'instar de Val je pense qu'il y a des zones marécageuses à l'extrême-gauche et j'ai franchement pas envie d'y foutre les pieds.

Pour autant est-ce raisonnable d'agiter le chiffon de l'antisémitisme dès que le mot "juif" est écrit dans une phrase ? Je ne pense pas que ce n'est pas une attitude responsable et qu'elle a pour malheureuse conséquence de victimiser les vrais antisémites qui adorent jouer la carte du "anti-pensée unique" et qui se posent en victime dès que les abjects propos sont critiqués.
Vigilent, il faut l'être mais il ne faudrait voir à ne pas céder à la Passion, Philippe Val, grand philosophe, devrait le savoir, il a surement lu Sénèque et en a tiré des leçons...

Honnêtement, ce qui me surprend, c'est l'étonnant silence du reste de l'équipe du journal. Rien dans le dernier numéro. Nib. Que dalle. Une petite allusion de Cavanna et une autre de Polac mais c'est léger. Je ne comprends pas. A voir des dessins du "Charlie ancienne époque" je ne peux que constater qu'un amollissement du ton de la ligne éditoriale et que si Val avait été directeur à cette époque, il aurait viré tout le monde. C'est bizarre cette omerta. D'après un article, Philippe dirigerait le nouveau journal d'une manière quasi-autocratique, de là à imaginer un complot contre Siné...
Et puis il y a cette proximité avec l'affaire Robert qui est troublante, mais bon...Ne cédons pas à la "complotite" mais il y a des coïncidences bizarres, vous m'avouerez.

Tout ce que je sais, c'est que, dans mes mains, le dernier Charlie, n'avait pas la même saveur, une épice manquait. Et puis j'avais un sentiment de gêne désagréable en le lisant,je ne sais pas pourquoi...

A suivre ?