Super Didier
Souvent dans les concerts, les festoches et autre rassemblement de jeunes, il y en a toujours quelques-uns qui, en plus de piercings abondants et d'une belle crête, arborent un T-shirt "PUNK IS NOT DEAD". Forcément à chaque fois que j'en voyais un, j'étais touché un instant par la non-résignation qui émanait du message, puis après je me marrais bien en pensant "C'est ça mon gros, le punk est raide crevé ! Fini le punk ! Kaputt ! Remballe ta marchandise et fous-toi à autre chose !". Pas malin certes, mais bon j'ai un pseudo à honorer. De plus les mecs en question sont très souvent de gentils fils à papa qui jouent les rebelles un petit moment pour faire râler leurs vieux, et qui trouvent dans ses parures un moyen de massacrer leur sale gueule ravagée par l'acné.
J'ai bien dit "j'étais", "je me marrais", l'imparfait donc... Pourquoi ? C'est une époque révolue car j'ai eu une révélation vendredi dernier. Non ! Le Punk n'est pas mort ! Il vit ! Au travers d'un homme, le Messie du Punk. Le vrai punk, peut-être l'unique foulant encore le sol de notre planète. Qui est cet homme ? Aha...
DIDIER SUPER !!!
Eh oui le trublion de la chanson française est bien la réincarnation vivante de l'esprit punk. Je l'ai vu donc, vendredi, dans le cadre du Cap Festival de La Clau (12). Un pur moment. 1h30 de fou rire. Tous types de rire : gras, jaune, etc. Mais jamais forcé. Du délire du début à la fin. Ouverture par une chanson de Lorie (de loin j'ai cru que c'était le coin des enfants...). Clôture par du play-back. Entre les deux ? De l'outrance à tire-larigot. Bien sûr il joue ses classiques ("relation clientèle" comme il dit) mais il ne se contente pas de ça. Ce qu'il veut, le Didier, c'est secouer le quidam, heurter le bourgeois qui sommeille en nous. Alors il met le paquet : homosexualité, racisme, pédophilie, vulgarité. Tout y passe et tout dans l'outrance. Quel bonheur !!! Trois ou quatre fois un petit souffle glacé a ébranlé le public (notamment en faisant applaudir les Escadrons de la Mort brésiliens ou après un couplet d'une chanson sur la pédophilie). Et là on a vu qu'il kiffait ça. Il veut qu'on le siffle. Il s'en branle qu'on l'aime ou pas. Rien à foutre des conventions, le Didier. Du grand spectacle. Merci à toi, Didier, il y a bien longtemps que je ne m'étais pas autant amusé de la sorte.
PS : Quel souffle mystique touche les Didier pour qu'ils soient si performants en musique. Jugez plutôt : Didier Super, Didier Morville, Didier Barbeli... ah non merde ça marche pas...