Un Homme branché

Je me suis vu confié, lors du dernier week-end, de hautes responsabilités républicaines suite à la volonté de Stachy. Comblé j'étais de constater la confiance qu'il m'accordait envers sa progéniture, je passai deux jours chez lui : un consacré à la cérémonie et l'autre pour m'en remettre.
Le premier jour se déroula très bien malgré un temps quelque peu humide ce qui aurait pu troubler la bonne humeur des convives puisque la réunion était prévu en extérieur, certes sous abri mais à l'extérieur. Personne ne s'en plaignit car la température était très supportable. On aurait pu même croire à une petite canicule si on s'était fié à la volonté de Janot44 de se désaltérer... D'ailleurs si ce dernier privilégia une bonne hydratation de son corps, il oublia de se prémunir de la fraîcheur du soir. Aussi dut-il souffrir d'un petit "coup de froid" pour aller garnir le compost d'un mélange acide d'alcool et d'aliments digérés. En tout cas on ne peut absolument accuser le rhum arrangé suivi du whisky qu'il s'enfila en fin de repas, ce serait être mauvaise langue et ce n'est pas la politique menée ici...

Le lendemain, nous retrouvâmes, Stachy et moi, notre compère, la mine légèrement défaite, pour festoyer avec les restes de nourriture que nous n'avions pas ingérés la veille. Au menu, charcuteries et salades, le tout arrosé comme il se doit.
Le soir pointa et Janot44 nous quitta, en meilleure forme que la veille. Un départ accéléré par une coupure de courant dans la demeure de l'homme à moustache. Sans doute craignait-il devoir nous héberger pour la soirée, nous malheureux privés de la bonne fée électricité.

Nous entreprîmes, Stache et moi, de trouver la panne et de remettre dans le droit chemin la circulation des électrons dans les câbles de la maison. La procédure fut simple : tout débrancher, remettre le disjoncteur puis remettre fusibles et appareils électriques un à un afin de localiser le problème. Nous nous y affairâmes. Quand tout fut accompli, je testai le disjoncteur. Rien.
" T'as bien tout débranché ?, lui fis-je.
_ Oui."

Nous conclûmes qu'il nous fallait appeler E.D.F le problème devait provenir de l'alimentation. Nous patientâmes une bonne heure et le sauveur arriva. 5 minutes de manipulation puis le verdict tomba :
"Ca vient de chez vous..."
Il nous expliqua qu'une partie du circuit fonctionnait (que nous trouverons que le lendemain matin, la prise située juste en-dessous du disjoncteur, la seule qui n'avait pas été essayée...) et que dans sa grande bonté il se refusait à nous facturer son intervention. S'en suivit une soirée de discussion à la lumière d'une lampe à gaz de camping.

Le lendemain, motivés comme jamais, nous réessayâmes de déceler l'anomalie qui nous privait de l'accès au Progrès. J'ouvrai un placard au fond duquel la plupart des appareils électroménagers venaient puiser leur alimentation. Je regardai et constatai qu'aucune des prises n'avaient été débranchées, ni aucun fusible retiré. Je demandai des explications. Je ne pus constater à travers la réponse de Stachy qu'il existait des types plus nuls que moi en matière d'électricité. Des burnes, des vraies. Il avait confondu un banal coupe-circuit, celui de sa ventilation, avec un coupe-circuit général, d'où sa brillante idée de ne couper que celui-ci...

Je débranchai tout. Nous reprîmes la procédure de la veille et nous trouvâmes l'appareil coupable dès la deuxième prise (une de celles qui n'avaient pas été débranchées...). Elle alimentait un lave-vaisselle gisant hors d'état de marche depuis la Toussaint dans la cuisine de mon hôte. Cette manie de laisser des trucs qui ne fonctionnent pas en l'état, comme des épaves sur des récifs. Il y a eu une 405, maintenant un lave-vaisselle, étonnant. Enfin si l'homme attend une idée lumineuse idée pour savoir quoi en faire...