Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mes élytres étaient fragiles comme au sortir de la nymphe maintenant j'ai la carapace d'un GroKonar !!!
29 février 2008

Phénix fromager

500 et quelques kilomètres pour ne voir qu'une chose. Non pas les merveilles naturelles et architecturales dont recèle le département où je vis. Non, malgré mes tentatives de dévier leur attention, mes visiteurs n'ont pu se dérober de l'objectif qu'ils s'étaient fixé. Restés sur leur faim la dernière fois, ils avaient su transformer leur déception en ce qu'on appelle communément une "casserole", qu'ils accrochèrent avec joie et perversion à mon cul... Faut dire que la même aventure, à quelques mois d'écart, c'était trop beau pour ne pas laisser passer l'occasion de se foutre de la gueule du Grok.
Le problème du piédestal est qu'il élève, et fait de celui qui y est une cible. Tel est mon cas.
Alors dès qu'ils passèrent le portail, j'ai vu la moquerie dans leurs yeux fatigués qui, d'ailleurs, conserveraient cet éclat vitreux tout le séjour. S'offrait alors deux voies devant moi.

Botter en touche et éviter l'écueil sur lequel ces deux zouaves souhaitaient me voir échouer.

Faire fi de leur défiance et relever le défi et ainsi leur botter le cul.


J'optai pour le second choix. Décidé que j'étais, je leur annonçai que j'allais faire un aligot dans le week-end. Et là j'ai pu voir les regards complices emplis de malice, j'ai pu entendre les sarcasmes, les moqueries sournoises entre deux de leurs pets, bref, j'ai subi ce que l'humain produit de moins beau quand il est soumis à une alcoolémie trop élevée et à l'action de quelques psychotropes.

Le jour J, je préparai tout ce qu'il fallait à la préparation dudit plat. Au marché, la veille, comme portant sur moi le malheur de mes échecs, je fus la victime de railleries d'une vieille peau que j'aurais bien déridée en la trainant sur une dizaines de kilomètres derrière mon camion (oui, elle aussi). Mauvaises augures, traumatismes des précédents ratages, ajoutée à cela une tome trop fraîche pour filer correctement, je n'étais pas dans les conditions optimales. Mais bon puisqu'on l'a dit, on le fera.
J'entamai la recette et, très vite, perçus les plans de mes invités. Certes ils auraient été ravis de manger un aligot digne de ce nom mais je crois qu'au fond d'eux, ils ne souhaitaient qu'une seule chose : le ratage. La transformation de l'aligot en une mauvaise purée au fromage à la texture peu ragoutante. Et, quoiqu'ils en disent, leurs actes en témoignent. Les vingt minutes nécessaires à l'élaboration du plat furent vingt minutes de mise sous pression. Remarques désobligeantes, blagues idiotes, questions connes, moqueries, railleries, bref toute la panoplie du casse-couille professionnel y passa. Un fut plus actif que l'autre qui ne débandait devant une bouteille de pinard puant le bouc qu'il avait honteusement gagnée lors d'un pari minable. Il aura fallu qu'il le bût pour mettre un terme à cet afflux de sang dans ses corps calleux.
Tel le navigateur en pleine tempête, je dus faire mon plat dans de terribles conditions. Mais je vainquis. Un aligot magnifique, fumant et filant et qui allait remplir les outres stomacales de mes invités finalement bien heureux de ma réussite. Ils ne l'ont pas dit mais l'ont pensé bien fort. Ca valait de loin les Saint-Jacques au Saint-hubert et autres cèpes carbonisés, spécialités de ces deux gastronomes.
Un bel aligot, qu'on aura pu trouver pas assez salé, mais que le rôti accompagnait bien. Le tout arrosé d'un grand vin dégueulasse. Dommage, car choisi par un connaisseur qui dut même offrir une carafe pour le déguster dans des conditions optimales. Bravo, j'imagine même pas sans carafe...

Pour moi tout cela n'était que futilité. J'avais cloué le bec à ces deux vautours et là était le plus important. Une casserole de moins au cul mais il y en a tellement d'autres... La route est longue vers la virginité...

Publicité
Commentaires
J
Quelle méprise ! C'est tout en prière pour ta réussite que j'étais lors de ta préparation. Ravi de constater que, derrière un intérêt feint pour une pauvre bouteille de vin fermé, je masquais mes incantations aussi bien qu'un full aux as par les dix !<br /> Pour rien au monde je ne voulais que tu ratasses ton aligot : d'abord parce que c'est trop bon lorsque c'est réussi (et ça le fut, oh combien !), et ensuite parce que je ne voulais pas subir à nouveau l'accès de mauvaise humeur du cuisinier trahi par ses éléments...<br /> <br /> Certes, en cas d'échec, ce n'aurait plus été une casserole mais une cocotte, un faitout, que dis-je , une marmite qu'on aurait pu alors accrocher à tes fesses aveyronnaises...mais sans plaisir, sincèrement ! En ce qui me concerne du moins, il est vrai que mon acolyte est beaucoup plus vicieux : son chipotage sur les enjeux des paris l'a prouvé...
Mes élytres étaient fragiles comme au sortir de la nymphe maintenant j'ai la carapace d'un GroKonar !!!
  • "Connard" fut, est, et sera le qualificatif utilisé par mes amis pour me décrire... Et ils ont raison !!! Du Scarabaie il ne reste plus que le nom, Grokonar a pris le contrôle, pour de bon cette fois !!!
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité