La vieille charrette (suite 2)

Qu'est-ce qu'on va voir en premier ? Ayo... La réponse est tombée comme un couperet. Les deux amateurs de musique se regardent, un "c'est pas gagné" dans les yeux. On enchaîne et tu veux voir quoi comme autres groupes ? Là c'est la consternation. On décide de se séparer et de se retrouver. Mais faut y aller...
Les trois partent, un litre de punch dans le sac de l'un deux dont les premières gorgées seront pour un ciré bleu. Un autre, le plus âgé, mais oublions les questions d'âge pour le moment, boit du Malibu, nostalgie des boum de lycées. Peut-être que dans sa tête c'est une boisson de gonzesse, un appât en sorte. Raté. C'est fini le temps des boissons d'hommes et des boissons de femmes. Allez on franchit les barrages. L'occasion pour le Bonze (le vieux) de se dire que le lendemain il emmènera son appareil photo. Et pour un autre qu'il aurait pu prévoir 500g d'herbe.
Premier concert, Ayo. 1 album d'une chanson. Joli minois et très bon batteur. Mais après ? C'est gentil, tout le monde sourit, le soleil réapparaît. C'est pas désagréable mais pour se mettre en sueur, faudra repasser. Ensuite certains  préférent une écartade punk-electro-rock au retour d'une vieille gloire. On se sépare, donc, après s'être fait massacrer les oreilles par un Higelin dans un petit jour.
Le bonze est libre d'aller tout devant pour se faire graver la ganivelle dans la peau. Il revoit une vieille idole puis enchaine avec une nouvelle tête de la "nouvelle" chanson française, Kaolin. De la daube. Même de loin c'est insupportable. On se retrouve. Une bouteille de Malibu/orange plus tard, ou le temps de quelques cigarettes empoisonnées et de quelques bières, comme vous voulez. Comme pour la musique c'est une question de goût.
Vient le moment de l'union des trois compères autour d'un même concert. Arcade Fire. Absolument génial dès les premières notes. Pourtant l'un d'entre eux, le jeune con, avait des a priori. A tort.
2h00. Dernier concert. LCD Soundsystem. Fabuleux. Energique. Inspiré. Le bonze bouge encore et en rythme ! C'est bon signe. 1h00 de bonheur trop vite consommée. Il faut rentrer.
Ils suivent le long cortège de corps fatigués, imbibés, intoxiqués. Les oreilles sifflent, la tête tourne, le sol glisse. Ils s'installent à leur aise. La tente est grande et confortable malgré son âge. Sitôt couchés, deux se mettent à dormir profondément. Un autre s'encrasse une dernière les poumons et les quelques neurones disponibles, faut pas les laisser à TF1 avant de dormir.

(à suivre...)