Hier matin j'ai buté mon voisin

Hier matin j'ai buté mon voisin. Froidement. Sans hésistation. J'ai sonné chez lui. Il m' a ouvert et je lui ai défoncé le crâne comme j'ai pu, sans lui laisser le temps de dire quoi que ça. C'était la première fois que je butais quelqu'un. En tout cas de visu. Il est évident que je suis responsable de la mort de plusieurs dizaines de personnes étant un habitant d'un pays occidental,  à niveau de vie élevé. Mais ces morts-là je les ai jamais vus ou peu souvent. De temps en temps dans des émissions caritatives où on se charge de culpabiliser le spectateur pour qu'il dénoue plus facilement les liens de sa bourse. Le réchauffement de la planète, le travail des enfants, tout est bon, tout est de notre faute. Bien sûr. Plus facilement d'individualiser les responsabilités plutôt que de se tourner vers les réelles raisons des problèmes.
En tout cas depuis 7h47 hier matin mon con de voisin n'a plus à se préoccuper de tout ça. De toute façon il s'en branlait avant et c'est peut-être ce qui explique qu'il est train de pourrir à 3 m sous terre dans un sous-bois. Je n'aurai jamais imaginé qu'il fût si simle d'éclater une boîte cranienne à l'aide d'une simple hachette. Et encore je n'ai utilisé que le manche. Je suis plutôt satisfait d'avoir évité toute projection de chair, d'os ou de sang. J'ai été rapide quand j'y repense. Une trentaine de secondes. Un peu plus d'une seconde par coup de manche. Mais j'ai cogné fort. Faut dire que j'avais accumulé de la rancoeur.
Cela faisait maintenant une vingtaine de jours qu'il m'insultait tous les matins, cet abruti. Et qu'il remettait cela le soir. Quel con ! Qu'est-ce qu'il croyait ? Que l'athé que je suis allait tolérer sans rien dire. L'année dernière je n'ai rien dit. Cette année j'ai agi. On ne reconstitue pas impunément la scène de la Nativité sur le mur qui donne sur la voie publique. Surtout quand on utilise des statues luminescentes d'une hauteur supérieure à 60 cm. Tous les matins, tous les soirs j'ai eu le droit, pendant vingt jours, à cet attristant spectacle. Tous les matins et tous les soirs ces saloperies lumineuses insultaient mon athéisme jusque dans la dernière cellule de mon corps. Tous les matins  et tous les soirs ces icônes d'un autre âge, Made In China, me renvoyait dans un autre siècle. Tous les matins jusqu'à hier...
Ce soir je suis rentré, tranquillement, serein dans un village sans décoration de Noël. C'est vrai qu'il suffit d'un exemple parfois.

Comments

[anustache]

il t'a pas bouffé les couilles son doberman ?
tu l'as achevé à coup de machette lui aussi ?