Hier soir Grokonar était pédagogue en art contemporain

Salut les péquenots ! Moi, Guillaume D., JE me donne en sacrifice pour vous initier à l'Art, bande de ploucs. Je sais, JE suis bien généreux de sacrifier de mon temps, de risquer un échec dans MA somptueuse carrière télévisuelle, de vouloir faire du culturel sur le service public de télévision, mais bon que voulez-vous JE suis comme ça. JE ne compte pas. MON émission d'hier soir se tenait au centre Beaubourg à Paris, ah pardon, pour les provinciaux le centre Beaubourg c'est le gros bâtiment pleins de tuyaux à Paris construit sous Pompidou, ça y est vous y êtes ? Bien. Merci Monsieur Durand, sans vous je serais inculte... Donc hier soir, j'étais là-bas où j'y ai fait déplacé des tableaux des autres grands musées de Paris. MON but : confronter les oeuvres classiques avec les oeuvres contemporaines présentes à Beaubourg. Bon on s'est pas attardé dans des analyses trop longues avec du jargon de spécialistes, non, non les confrontation duraient une trentaine de secondes, pas plus, après c'est chiant. Les télespectateurs ce qui veulent voir c'est les tableaux qu'on accroche, leur transport en fourgon blindé, voilà pas la peine d'en rajouter. Pareil pour parler des musées, on s'est pas s'emmerdé à parler du rôle d'un musée, le choix des oeuvres, leur placement, non les gens veulent du quantitatif. D'où l'utilisation tous les quarts d'heure du "Combien ?" : _ "Combien y a-t-il d'oeuvres ?" _ "Combien ça coûte ?" (merci Jean-Pierre) Donc, après avoir passé la bonne moitié du temps à parler d'argent et du concept de MON émission, on a parlé d'art, enfin on l'a évoqué, un petit quart de l'émission, le quart restant étant réservé aux mondanités, au léchage de cul et en paroles vaines. Pour ça JE me suis entouré de spécialistes (pas trop, ils n'intéressent pas le public mais j'en ai besoin pour que les magazines télé attribuent l'adjectif "culturelle" à MON émission) et puis il me fallait un gars aimé du public et amateur d'art afin le télespectateur s'identifie plus facilement, et si en plus il a une grosse actualité, c'est parfait. Alors j'ai choisi un lieutenant de Sarko...Jean Reno ! Il vit dans la région de Cézanne, il collectionne des tableaux (notamment pour les avantages fiscaux, il l'a dit), il plait aux Français et il joue dans le "Da Vinci Code". Nickel. Bon ensuite j'ai retracé l'aventure de l'art contemporain, un sujet de 2 minutes sur chaque mouvement (cubisme, surréalisme, dada, pop art...). De toute façon les boeufs qui regardent vont pas devenir amoureux de l'art en une émission, faut donc pas les souler... A chaque fois je parlais de révolution, révolution cubiste, révolution Duchamp (j'ai expédié le sujet en 30 secondes), etc. De temps on montrait un tableau mais de loin et dès que le spécialiste analysait trop profondément, hop ! un p'tit "combien coûte-t-il celui-là ?" et le tour est joué ! Mon truc aussi sans cesse annoncer qu'il va se passer quelque chose dans l'émission d'ici quelques minutes ("Dans un instant, nous découvrirons ci, nous vous révèlerons ça, nous expliquerons ceci, nous analyserons cela) mais en fait que du vent ! MON émission ne sert qu'à me mousser, MOI qui fait déplacer des oeuvres inestimables d'un musée à un autre, engrangeant des contrats d'assurance faramineux. La pédagogie, rien n'a branler. La populasse n'a pas besoin d'art mais moi j'ai besoin d'eux pour image. Bon il y aura toujours deux-trois spécialistes qui diront que MON émission est naze, mais bon l'important est que je sois le Môssieur Culture du service public, Pivot parti j'ai un créneau à prendre...

Comments

[moon]

Bah dis donc ça devait être bien, en tout cas bonne analyse gerbouillante !!!!
Beuarrr

[hulk à stache]

c'était vendredi soir

j'étais allongé sur mon lit

je regardais la télé

je me suis endormi

philippe katerine a chanté

je me suis réveillé

philippe katerine avait chanté

j'ai éteint la télé

je suis allé pisser

j'ai même pas lu

j'ai éteint la lumière

je me suis endormi

je sais même pas ce qu'il a chanté

putain de camion