La vieille charrette (suite 4)

Je suis obligé d'attendre 19h00 et T[e]kël et son electro-techno minimaliste. Une petite pensée pour Janot44 car ce soir ce sera Carnaval avec l'ami Joey. Il n'a pu obtenir qu'un visa d'une semaine pour Tarifa et Carhaix n'est pas sur sa route. On pense fort à lui, tous les trois et nous tombons d'acoord pour dire que c'est un naze.
Le Bonze transpire sang et eau devant Brian Ferry - comment fait-il - et je me laisse envouter par les beat et la basse d'une techno minimaliste très bien mixée. Ensuite on va voir la fin du d'Emilie Simon, j'ai failli dormir(en fait il ya aussi des groupes electro rock entre les deux mais peut pas tout raconter). Puis le Bonze nous presse, faut être devant pour Joey, collés au barrière, dans la fosse, faut réserver notre place, maintenant. Nous cèdons, on le suit. Nous sommes devant, très proches de la scène, trop proche. Dès les premières nous sommes gravement secoués. La ferveur n'est plus la même qu'au temps d'NTM mais le Jaguarr sait toujours y faire, il reste efficace, brutal, direct. Les deux presque quadra goûtent aux joies du pogo "hip-hopiens", ça les change du rock. Ca brasse, il faut chaud, on étouffe mais c'est bon. Ca se termine. Le Bonze est vidé, éreinté, démembré. Il veut sa tente, son lit, son duvet. On le maitient avec nous en dépit de sa soif de sommeil. Sois jeune, putain ! T'as voulu venir tôt ? Nous, on veut partir tard !
On assiste à une fin de set de DJ, le Bonze est aubout du rouleau, son dos le fait soufrir, pourtant il se déhanche encore plus porté par la musique que par son propre squelette. Le spectacle d'un informaticien dans un grand groupe bancaire se trémoussant sur les mixes de Para-One me fait sourire. Il va jusqu'au bout de lui-même puis nous abandonne. Vu son état de fatigue, il dormira seul, ce soir aussi.
Avec le moustachu, on assiste, sous la pluie, au set du groupe "hype de chez hype" du moment, Justice. Deux silhouettes, fines, derrière un mur de machines et d'enceinte décoré d'une grande croix blanche. Je me crois à la messe. Symbolique vraiment merdique à mon goût. Enfin le set est bien. C'est bien fait et ne vire jamais au commercial comme aurait pu le laisser présager le single "D.A.N.C.E.".
1h15 sous la pluie. Nous sommes rincés. Nous rejoignons péniblement la tente où un Bonze est en lévitation depuis déjà longtemps...

(à suivre)

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[Carmen Strueuse]

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