Rentrée 2007

"_ Dîtes donc mon chou, notre ville a été choisie pour tester la suppression de la carte scolaire.
_ C'est parfait, Pierre-Henri, enfin nous n'allons plus recourir à de fausses adresses pour inscrire Eudes et Sixtine dans cette école de bas-quartier, comment dit-on déjà ?
_ En ZEP, Charlotte, en ZEP.
_ Ah oui, j'ai du mal avec les sigles.
_ Enfin c'est une bonne nouvelle mais je crains que tous nos voisins s'y précipitent aussi et la capacité de ces écoles n'est pas infinie, il va falloir se dépêcher de les inscrire. C'est un peu le revers de la médaille de cette réforme, les gens comme nous vont se ruer pour inscrire leur progéniture dans les écoles de ZEP. Longtemps les portes nous ont été fermées par le carcan de cette carte scolaire, mais maintenant les voies de la Liberté nous sont ouvertes !
_ Pierre-Henri, vous êtes poète ce matin !
_ Pardonnez-moi ma mie, mais me sentir garant de la mixité sociale dans les écoles de mon pays fait vibrer ma flamme littéraire. Sérieusement je me demande ce que vont devenir les écoles de nos beaux quartiers car elles vont souffrir durement de cette mise en concurrence des établissements.
_ Oui mais c'est à elles de devenir attractives pour séduire de nouveau. Ne soyons pas coupables d'être de bons citoyens."

Feue carte scolaire donc. La suppression plus simple qu'une refonte efficace. De nouvelles couleuvres à avaler mais apparemment les Français ont la gueule grande ouverte. Combien d'enfants de quartier défavorisés iront à Jules Vernes, à Henri IV ou à Guisthau ? Une hyprocrisie se substitue à une autre. Mais un système juste avec des imperfections est préférable, à mon sens (qui n'est pas celui de Sarkamerde), qu'un parfait sytème injuste.
Ce n'est pas de l'antisarko primaire, c'est de la solidarité...