14 avril 2006
Aujourd'hui Grokonar est : un automobiliste qui prend de l'essence
Hier soir, j'assiste à une conférence. Thème "Les jardins naturels", pas folichon, moyen sans plus. On fait avec ce qu'on a. Toujours mieux que la télé. Je sors, monte dans mon véhicule, jauge à zéro. Merde !
Il est 22h30, pas de station sur la route du boulot, j'dois y aller maintenant. Me dirige vers une station 24/24. Il est 22h35, c'est glauque.
Trois voitures. Je m'engage vers la pompe libre. Coup d'oeil prospectif : rien de bizarre. Si la bagnole d'à côté, vieille Merco, un peu "de manouche", tu vois le genre...
Je descend et vais l'automate. Remarque le type de la Merco qui se balade de pompe en pompe avec sa carte bancaire à la main. Et un autre hors de sa caisse, qui attend. Bizarre. Inquiétude. Je fous ma carte dans la fente. Nouveau modèle, plus rapide. Soulagement.
Le type à la Merco et à la carte est à côté. Il parle à un jeune, look étudiant BTS, qui se sert. Il a un français approximatif. Il propose un truc au jeune, j'comprends pas, c'est flippant. L'autre type est avec lui, maintenant c'est sûr. Je compose mon code, j'imagine son regard par-dessus mon épaule. Je tente de dissimuler ma peur. Je décroche le pistolet, l'introduit dans le méat du réservoir. Réponse du jeune au type à la Merco : "Non je préfère pas." Nouvelle inquiétude.
L'essence coule dans mon réservoir. J'aperçois un gosse, 9 ans environ. Soulagement, léger. Putain le type le type se pointe vers moi. Un peu rond. Il me parle. "Bonne nuit, euh bonsoir". Fort accent étranger. J'répond, un peu maussade. J'le regarde tout en gardant un oeil sur l'autre. Putain j'ai pas mon portable. Ca pue l'embrouille. J'suis dans la merde. Bientôt seul, le jeune va se barrer.
Ca y est il m'explique. Il est portugais. Sa carte marche pas. Je dois mettre pour 20 euros de super dans sa bagnole. Un billet de 20 sorti de son feuillelar en échange. Merde ! Qu'est-ce que j'fais ? Je le mate, fronce un peu les sourcils. Il semble réglo. Tant pis je tente. "OK".
Je fini mon plein. J'vais à sa caisse. Il attend. J'fous ma carte. Je repense à l'autre, toujours là, avec le gosse. Je fais mon code. Légère panique. C'est bon. La pression retombe, plus de possibilité de me baiser.
Soudain ! Merde ! J'dois le servir sinon... Hésitation, malaise. J'ai rien contre lui. Il veut me donner son billet avant d'être servi. Je refuse et prends le pistolet. Lui fout pour 20 euros pile de Sans Plomb 95. Il me tend son billet. J'le prend et souris. M'explique qu'il va Toulouse. Peur de tomber en panne, mais problème de carte. OK. Un "Bonne route !" et je repars.
Joyeux d'avoir rendu service, fier de moi comme un scout faisant sa BA. Et puis... la honte, s'installe... Qu'est-ce j'ai cru ? Qu'est-ce j'ai imaginé ? Paranoïa minable... J'arrive chez moi. Je rase les murs...
Ah qu'est-ce que j'te disais ? T'es vraiment qu'un pauvre Grokonar...
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