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Une vieille malédiction
Moi, hier soir dans le canapé du salon. Vaseux, le ventre plein, je me remets d'un film de Woody Allen, bien mais top, devant une merde télévisuelle. Je végète en finissant mon verre de vin. Je m'apprête à me coucher et soudain le déclic !
C'était il y a deux ans presque jour pour jour. Réveillon chez un pote. Bonne soirée en perspective puisque personne ne pensait se retrouver pour cette fête officielle qu'est la Saint Sylvestre. On était presque tous là, je crois, ma mémoire me fait défaut, surtout pour ce genre de soirée. Chacun devait apporter un truc à bouffer, une entrée, un plat ou un dessert. J'avais préparer un sauté de poulet aux nouilles, une recette asiatique, ça change. Un pote avait opté pour des noix de Saint Jacques à la crème, bon choix. L'entrée avalée nous passâmes aux plats de résistance dont les Saint Jacques faisaient partie (oui c'est comme ça). Je vais à la cuisine pour surveiller mon poulet et la cuisson des nouilles. Je déplace le saladier de Saint Jacques pour attraper la passoire et avant que je comprenne la situation, le saladier répandait son contenu sur le sol en ne manquant pas de se briser ajoutant ainsi au moelleux des Saint Jacques le croquant du verre brisé. Confus, honteux j'ai ressenti comme un léger malaise tout le long de la soirée même si personne ne m'a officiellement reproché ma maladresse.
Un an plus tard, je rends visite à un ami moustachu. J'avais déménagé et me retrouvais loin de la mer. Alors il voulut me combler en me proposant des Saint Jacques à la crème accompagnées de pâtes fraîches. Bonne idée mais je dus le prévenir que je ne mettrais pas la main à la pâte pour les préparer, encore traumatisé que j'étais. Tout se déroule sans souci. Je salivais car j'adore les Saint Jacques fraîches. L'ami entame la cuisson et dépité m'annonce qu'il n'y a plus de beurre...Bref ce sera Saint Jacques au St Hubert ! Tant pis au moins j'en ai mangées...
Et puis il y a eu cette année l'aventure des Saint Jacques pourries qu'un homme à l'odorat aussi fin que ses commentaires a voulu me faire avaler. Je n'en reparlerai pas.
Mais tout ça pour dire que je lie avec ces mollusques une étrange relation, pas moyen d'en manger sans qu'il arrive quelques choses. Etonnant. Et quand on sait je vis à proximité d'un des chemins du pélerinage de Compostelle dont l'emblème est cette fameuse coquille, on a matière à se poser des questions... GROKONAR POURRA-T-IL MANGER UN JOUR DES COQUILLES SAINT JACQUES EN TOUTE QUIETUDE ?
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