Grokonar a rajeuni
L'autre matin en caisse, enfin en camion. Direction le travail. en ce moment j'suis dangereux sur la route, enfin plus qu'à l'habitude. Les yeux rivés sur le paysage à la recherche d'un petit bois sympathiques pour moi et surtout pour les cèpes, j'ai, disons, quelques problèmes de concentration. Mais bon, on passe. Déjà j'conduis pas bourré et puis les cèpes c'est périodique. On va dire que je conduis mal deux mois dans l'année et c'est pas ceux où il y a le plus de monde.
Donc je suis en caisse et comme un bon prof j'écoute France Inter. 7h55. Le mec (j'ai pas retenu son nom, pour l'instant c'est "le Connard du matin de France Inter" ; avant c'était plus facile il y avait "l'autre connard de Paoli", mais c'est fini, amitiés Stéphane...hi, hi, hi), le mec, donc, annonce : "Et maintenant la lettre de Guy Carlier"
J'en ai fait un écart. Je me suis revu dans ma cuisine, cinq ans plus tôt, du temps où j'allais parfaire ma formation à vélo. J'aimais ce moment de sa lettre, c'était pas si mal. Il était pas trop connu. Bon débit. Drôle, souvent. Pertinent, aussi. Même impertinent. Et puis...et puis il a disparu pour réapparaître ailleurs...
Alors l'autre matin ça m'a fait bizarre : même heure, même style, même ton mais de l'eau a coulé sous les ponts pendant ces cinq ans... Sa lettre matinale avait changé de goût. Il y avait comme un arrière-goût...un peu rance. Non pas rance. Mais un arrière-goût comme celui des "pâtés du Terroir à l'Ancienne" qui manquent d'authenticité... C'est ça, monsieur Carlier, vous manquiez d'authenticité. Vous avez fustigé Sarko dans votre billet d'humeur matinal mais je vous revoyais lui lêchant le cul des deux côtés de la langue sur le plateau de l'autre minable de Fogiel. Je vous ai vu ramper devant d'immondes personnages tels Brigitte Bardot ou Alain Delon. Vous sonniez faux, ce matin-là et tous ceux qui suivirent, bien que ce vous disiez n'était pas si stupide. Mais c'était faux. Du toc. De la breloque. J'ai cru une fraction de seconde ce matin-là, que j'allais retrouver un petit plaisir perdu, mais non ce plaisir appartient bien à une époque révolue. Celle où vous n'aviez pas tombé votre masque.